dimanche 31 mai 2009

Et y’aura quoi, finalement, dans ce blogue ?

Poser la question, c’est déjà ne pas savoir tout à fait comment y répondre... Dans la lancée de mon texte préambule où j’avais annoncé péremptoirement le début d’une réflexion théorique sur la notion de tradition, j’ai commencé à griffonner des bouts de textes sur un paquet de notions connexes. Vous en faites pas, ils aboutiront sur le blogue en temps et heure, quand ils seront mûrs. Mais si parfois le mûrissement se fait quasiment au fil du clavier, d’autres moments de ponte sont un peu plus laborieux. D’où, faudra un peu patienter pour la suite...

Il faudra patienter d’autant plus que toutes les périodes de la vie ne sont pas nécessairement propices à l’écriture « pérenne », celle qu’on a envie de graver dans l’airain du web pour l’édification des générations futures ! Toute personne qui écrit sur la toile a fait ou fera un jour l’expérience de trouver, des années plus tard, des références à des choses écrites il ya belle lurette et qui continuent de circuler dans l’hyper-espace virtuel, les moteurs de recherche étant ce qu’ils sont, dorénavant en dehors du temps. Ça nous force à essayer de ne pas écrire trop de conneries, et à ne pas vouloir trop se presser de laisser dans le marigot du web des traces qu’on pourrait regretter par la suite...

Mais bon, entre la nécessité de peser ses mots avant de les garrocher sur la toile et la non écriture, il ya une marge, que j’ai franchie par la force des choses ces deux derniers mois. Malgré mes bonnes résolutions de ne pas trop céder à la procrastination et à produire « régulièrement » des textes pour nourrir ce nouvel espace consacré à la tradition orale, l’enthousiasme de mes débuts de blogueur s’est heurté à une période un peu folle (avril-mai) où les temps d’écriture personnelle ont été assez rares : d’abord, un peu plus de deux semaines passées en France en avril, non pas à écrire sur la tradition mais à en parler et à en chanter..., suivies au retour par un dernier droit professionnel pour fermer les livres de quatre années passées à la direction du Conseil québécois du patrimoine vivant, le tout incluant l’AGA, les rapports annuels, la « grande demande » de financement au MCCCFQ sollicitant son obole annuelle pour pouvoir continuer à vivoter, quelques dossiers à boucler, et finalement la nécessité de peser d’autres mots, mes derniers en tant que « directeur » du CQPV (mon employeur jusqu’à la semaine dernière), ceux annonçant mon départ aux adhérents, correspondants et partenaires de l’organisme.

Mais le véritable réseau du patrimoine vivant est effectivement beaucoup plus large que la liste des personnes qui étaient en lien avec le Conseil. Nous sommes tout de même quelques milliers (au moins !!) à nous intéresser, au Québec et ailleurs, à cette matière extraordinaire qu’est la culture de tradition orale et à souhaiter qu’elle soit reconnue à sa juste valeur dans la société contemporaine, à la fois par les fabriquants et médiateurs de culture, et par les institutions qui ont la responsabilité de sa gestion. Entre autres raisons, mon départ de la direction du CQPV est lié à cette problématique et j’ai pensé que les mots que j’avais d’abord adressés au « réseau interne » ne lui étaient pas nécessairement réservés : compte tenu de l’importance de la question (pas mon départ, mais le contexte global qui l’a entraîné), ils sont susceptibles d’intéresser un lectorat plus large et il n’est pas inintéressant de leur accorder une diffusion et une pérennité plus conséquentes. Du coup, j’éclairerai aussi la lanterne de celles et ceux qui, apprenant que ma vie professionnelle venait de faire un virage à 90º, se demandaient ce qui m’arrivait. Et même si vous vous demandez rien, peut-être, si la question de la reconnaissance et du développement du patrimoine oral vous intéresse, commencerez-vous à vous interroger sur les moyens à prendre pour persuader nos braves dirigeants et leurs hérauts médiatiques que le « patrimoine culturel immatériel », c’est ni dépassé, ni ringard, ni réductibles à quelques images d’Épinal à ressortir à la Saint-Jean et au Jour de l’An.

Mais ne vous en faites pas, je reviendrai abondamment sur ces questions, avec bien d’autres casquettes que celle de « directeur » (je n’aime ni le titre, ni le mot) d’organisme culturel, dans ce blogue et ailleurs...

* * *

À tous les adhérents, correspondants et partenaires du CQPV,
[et aujourd’hui à toute la planète web]

Certains d’entre vous le savez déjà, d’autres l’apprendront par ce courriel : après quatre années passées au service du Conseil québécois du patrimoine vivant, je quitte aujourd’hui la direction générale de l’organisme. C’est une décision que j’ai mûrement réfléchie et dont j’ai informé le Conseil d’administration en janvier dernier, de façon à ce que la transition entre l’année financière qui vient de se terminer et la mise en œuvre des projets du Conseil pour l’année qui commence puisse se faire sans hiatus trop important.

J’ai pris cette décision parce qu’au fil du temps, il me devenait de moins en moins supportable de tenter d’assumer un mandat national composite avec des moyens totalement insuffisants pour permettre une véritable organisation du réseau, et en tout état de cause permettant à peine à l’organisme de survivre. On ne dira jamais assez qu’un organisme de regroupement national ne peut fonctionner correctement dans une logique d’aide à des projets ponctuels alors qu’il doit assumer des missions pérennes. La militance bénévole et la meilleure volonté du monde ne pourront jamais arriver seules à créer les conditions d’un développement réel du patrimoine vivant sans un soutien professionnel conséquent et suffisant, que nous n’avons actuellement pas les moyens d’offrir ni aux organismes partenaires, ni au milieu dans son ensemble. Sans équipe, sans délégation possible à du personnel compétent, je n’ai pas su exercer mes fonctions comme je l’aurais souhaité et dans des conditions acceptables eu égard à l’ampleur de la tâche. Je regrette entre autres de n’avoir pas été assez persuasif auprès des instances ministérielles et de n’avoir pas su convaincre les responsables du patrimoine, tant administratifs que politiques, de la nécessité impérieuse d’octroyer des moyens adéquats au soutien du mandat de l’organisme de regroupement national à l’échelle du territoire et dans la multiplicité des missions à assumer pour assurer le développement et la mise en valeur du patrimoine vivant au Québec.

J’espère que celles et ceux qui prendront la suite, et en particulier les membres du Conseil d’administration nouvellement élus, seront plus efficaces que je l’ai été et qu’ils réussiront là où j’ai échoué. Peut-être certaines choses évolueront-elles positivement, en rêvant un peu, à la faveur de la nouvelle Loi du patrimoine culturel du Québec, annoncée pour la fin de 2009, qui sait ? Je leur souhaite bon courage pour cette mission qu’on espère pas totalement impossible…

Je quitte donc le fauteuil de directeur du CQPV, mais je n’abandonne pas, loin s’en faut, le milieu du patrimoine vivant. Déjà, lundi prochain, je redeviens « adhérent de base » du Conseil (mon chèque de cotisation, post-daté, est déjà signé !), et le fait de m’éloigner des contraintes de la gestion du secteur me permettra d’intensifier mes propres activités de chercheur, de médiateur, de diffuseur et de porteur de patrimoine oral, comme je l’ai fait depuis près de 40 ans (déjà !) en portant de multiples casquettes. Entre l’enthousiasme du jeune étudiant en « ethnographie traditionnelle » – c’est comme ça que s’intitulait à l’époque, à l’université Laval, le programme devenu depuis « ethnologie » – que j’étais en 1970, et la maturité de l’ethnographe, du formateur-médiateur et du chanteur-conteur que je suis devenu au fil des années passées à recueillir, documenter, étudier, enseigner, diffuser, interpréter la matière orale, une chose demeure, inchangée, permanente : un amour profond pour la tradition orale, ses formes d’expression et ses porteurs. Cet amour s’est enrichi au fil des ans, des recherches et des rencontres, d’une somme non négligeable de connaissances dont je n’ai jamais été avare et dont j’ai toujours fait profiter celles et ceux qui sollicitaient mes quelques lumières. Et ce n’est pas aujourd’hui que j’ai l’intention de cesser de partager ce savoir.

Pas plus que j’ai l’intention, mais en utilisant d’autres moyens, de nouveaux créneaux et de nouvelles stratégies, de cesser de répéter à nos gouvernants et nos administrateurs publics qu’il faut impérativement qu’ils accordent enfin au secteur du patrimoine vivant, au-delà du discours convenu et des vagues promesses, une véritable reconnaissance et, logiquement, les moyens nécessaires pour arriver à lui octroyer la place qu’il mérite dans le vaste panorama de la culture québécoise dans sa multiplicité et sa complexité. C’est là la condition première, incontournable, pour que les Québécois puissent émerger de l’inconnaissance – on pourrait presque parler d’une amnésie collective – dans laquelle ils s’enlisent petit à petit face à leur patrimoine immatériel, et pour contrer du coup la perte d’identité qui en résulte. Il ne suffirait pourtant que d’un peu de volonté politique et de l’octroi de moyens suffisants (et pas du tout budgétivores comparativement à ce qui est investi dans la restauration d’autres objets du patrimoine, voire dans du gaspillage institutionalisé...!!) pour assurer une mise en valeur correcte du patrimoine vivant, pour que les Québécois redécouvrent l’extraordinaire richesse de cet héritage commun dont ils pourraient encore être ou redevenir les porteurs et les médiateurs, si seulement ils devenaient conscients, d’abord des formes multiples dans lesquelles il existe et il s’exprime, ensuite de sa valeur esthétique, éthique et sociale, ou même psychothérapeutique – qu’une ministre propose aujourd’hui (et le plus sérieusement du monde en plus !) de subventionner des clowns plutôt que des ethnographes illustre de façon ubuesque le peu de considération qu’on attribue à la mémoire et à la parole de nos aîné-e-s, pourtant tellement valorisantes (et thérapeutiques !) quand on leur donne un peu d’espace pour s’exprimer... – et s’ils apprenaient à le regarder autrement, et du coup à SE regarder autrement, pour eux-mêmes et pour leurs enfants…

C’est la grâce que je nous souhaite collectivement dans un avenir le moins éloigné possible !

Robert Bouthillier, dorénavant ex-directeur du CQPV, ce 22 mai 2009.

P.S. : Si je peux faire une dernière chose pour le Conseil, c’est inviter-inciter toutes celles et tous ceux qui n’en sont plus adhérents ou qui ne le sont pas encore, à adhérer ou réadhérer au CQPV. Le réseau aura besoin de rassembler toutes les énergies et tous les appuis disponibles pour le dossier à venir de refonte de la Loi sur les biens culturels. Là réside peut-être la solution pour l’avenir…, et nous n’arriverons à persuader les décideurs culturels de poser des gestes concrets pour la reconnaissance et le soutien du patrimoine vivant au Québec qu’en y travaillant tous ensemble.

P.P.S. : Pour tout prochain message que vous souhaiteriez m’adresser personnellement, n’écrivez plus à l’adresse courriel du CQPV. Je suis dorénavant joignable à mon adresse personnelle :
robert.bouthillier@sympatico.ca

mardi 31 mars 2009

Les mots pour le dire *

En mettant le pied – enfin le clavier – dans l’univers « blogue » (merci, Christiane, pour l’information linguistique et la référence au Grand dictionnaire terminologique sur le web), je ne suis pas certain d’avoir choisi le meilleur créneau pour combler les quelques manques que je constate depuis des lustres au niveau de l’information générale sur la chanson traditionnelle, objet privilégié (mais peut-être pas unique, on verra à l’usage) de cette nouvelle tribune.

De façon générale, les blogues sont davantage des occasions d’expression de l’opinion individuelle que des espaces consacrés à l’exposé de savoirs théoriques spécialisés. Toutes choses étant inégales par ailleurs, ils sont à la connaissance un peu ce que les éditoriaux sont à l’information factuelle. Non pas que l’opinion soit illégitime en soi, mais elle n’est jamais que l’expression d’une appréhension plus ou moins subjective, le plus souvent partielle et pas toujours très approfondie de réalités souvent complexes qu’elle n’a pas souvent, loin s’en faut, la capacité ou la volonté d’essayer de comprendre de façon rationnelle.

Or, une opinion n’est réellement utile à l’avancement du schmilblick que lorsqu’elle est construite sur un minimum d’analyse, et elle ne peut servir à l’enrichissement d’un dossier que lorsqu’elle sait exposer les arguments sur lesquels elle se fonde, ce qui est loin d’être toujours le cas chez nos contemporains. L’absence se sens critique, donc d’arguments, est ainsi le créneau qu’exploitent systématiquement les manipulateurs d’opinion et les démagogues, qui savent très bien utiliser les carences analytiques d’une majorité suffisante de nos concitoyens pour leur (nous) vendre n’importe quoi, voire de leur (nous) faire avaler n’importe quelle couleuvre idéologique (pensons juste aux fameux « ppp »...), vertueusement drapés dans cette règle d’or qui veut que l’opinion, donc les voix..., de la majorité constitue(nt) la base de notre système dit démocratique, dont on préférerait qu’il soit plutôt construit sur la connaissance et l’analyse. Entre autres faiblesses, la démocratie, dont quelqu’un (Churchill ?) a déjà dit qu’elle était le moins mauvais des systèmes politiques, se fonde malheureusement sur l’absence de sens critique de la « majorité silencieuse » et n’est trop souvent plus qu’une dictature déguisée de l’opinion majoritaire.

J’en vois déjà sourciller et se demander : « Oùsqu’i s’en va avec ses skis, c’ti-là qui nous annonçait une tribune sur la chanson de tradition orale ? Le v’là qu’i nous parle politique... » D’une part, je crois (opinion, mais tout de même...) que tout se tient et que ce qu’on dit sur une chose ou sur l’autre relève souvent de la même – ou la même absence de – logique. « Toutte est dans toutte », chantait il fut un temps Luôar Yaugud. J’ajouterais « et inversement », comme l’a proclamé un jour dans un éclair de génie un philosophe anonyme. Parce que pour parler intelligemment de quelque sujet que ce soit, que ce soit de politique, de système socio-économique, de musique classique, d’accommodements raisonnables, du réchauffement de la planète ou de chanson traditionnelle, nous n’avons qu’une source : la connaissance ; un seul outil : la pensée ; et un seul moyen de l’exprimer : les mots.

Or, et c’est le constat de départ, réitéré des centaines de fois depuis les quelque quarante années que je m’intéresse à la question, nous n’accordons pas tous le même sens aux mots que nous employons quand nous parlons de cette chose plus complexe qu’elle ne paraît de prime abord qu’on appelle généralement – si, si, j’y arrive enfin – chanson traditionnelle. J’utilise cette expression devenue la plus courante aujourd’hui, mais à une époque pas si lontaine, j’aurais pu parler de chanson folklorique (ou encore, de « chanson de folklore ») ; et en reculant un peu plus dans le temps, j’aurais sans doute utilisé la locution « chanson populaire » dans un sens similaire. Tant de mots différents pour nommer un même objet, donc pour le définir, en délimiter les contours génériques et lui conférer une existence conceptuelle. Et a contrario, tant de sens différents conférés aux mêmes mots..., eux-mêmes évoluant dans le temps et amassant au fil de leur carrière des connotations qui n’entretiennent plus parfois qu’un lointain rapport avec leur sens originel.

Ainsi, si je demandais à chacun d’entre vous de me définir l’objet en question, je ne suis pas du tout certain que j’obtiendrais des réponses convergentes. Si tant est que chacun pourrait sans doute définir à peu près adéquatement ce qu’est une chanson – ne serait-ce que par opposition à ce qu’elle n’est pas –, la définition que chacun attribuerait au mot traditionnel risquerait de ne pas coïncider totalement avec celles des autres. Je ressens donc depuis un certain temps le besoin de clarifier tout ça, et d’écrire, après l’avoir beaucoup dit – celles et ceux qui me connaissent savent combien je suis un homme de l’oral... –, que la tradition, ce n’est pas ce que l’un ou l’autre en pense (opinion...), que ce n’est pas tout et n’importe quoi, mais que le mot possède un univers sémantique qu’il faut, malgré sa complexité, connaître un minimum avant d’utiliser ce mot-concept à tort et à travers, mot qui nomme un processus spécifique du fonctionnement de la culture, qui lui-même conditionne et qualifie les différentes productions culturelles qu’il génère et caractérise. Et ici, je parle de tradition dans son sens le plus large puisqu’il s’applique non seulement à la chanson, mais à un ensemble d’autres « genres » d’expression culturelle qui sont discriminables dans leur forme et leur contenu – tout le monde s’entendra pour trouver des éléments déterminants distinguant une chanson d’un récit en prose, d’une forme de danse ou d’un air de violon –, mais qui partagent tous, à des degrés divers, des caractéristiques qui font qu’on peut reconnaître les uns et les autres comme des produits de ce processus particulier qu’on n’a rien trouvé de mieux comme mot pour le désigner, que ce mot : tradition.

Parlant de chanson de tradition orale, je parlerai donc abondamment, dans les livraisons à venir de cette tribune, du concept de tradition, puisque lorsqu'il est employé comme épithète et accolé à la chanson, il en caractérise une partie du répertoire et la désigne comme étant quelque chose de différent de ses proche parentes, chansons d’auteurs, chansons de variété, airs d’opérettes, romances poético-littéraires, chansons populaires (holà ! en voici un autre, mot « chargé », sur lequel il faudra aussi revenir !!!) et tutti quanti. Cela sera l’occasion de faire le tour du jardin, d’examiner les différentes caractéristiques généralement associées au concept de tradition (anonymat, ancienneté, oralité, variabilité, popularité...), d’en évaluer la pertinence et les limites, et d’apporter les toutes nuances nécessaires pour appréhender la réalité qui se cache derrière les mots dans toute sa complexité. Et ce, d’autant plus que les nouveaux contextes socioculturels auxquels elles sont dorénavant confrontées nous obligent à revoir le modèle et à en vérifier la validité en permanence. Mais pour ce faire, pour apprécier les sens connexes ou les nouveaux sens des mots, nous ne pouvons pas ignorer les premiers, qui continuent toujours de s’appliquer d'une façon ou d'une autre aux objets et aux situations que l’on cherche à définir.

Je me demandais plus haut si j’avais choisi la meilleure formule, celle du « blogue », pour me livrer à cet exercice. Effectivement, je pourrais sans doute écrire un genre de traité ou de manuel, mais ma tendance personnelle à la procrastination m’a toujours détourné de ce fantasme d’intello. Par ailleurs, la formule du blogue hébergé sur la toile permet un niveau d’expression personnel qui siérait moins à une édition formelle de type universitaire mais qui convient assez bien à ma plume (enfin, à mon clavier...), me permettant ici ou là la liberté d'un sourire ou d'une pique, dans une langue qui ne sera d’ailleurs pas toujours celle de Boileau. De plus, elle me permettra de me livrer à un de mes exercices favoris, la digression : j’aime bien de temps à autres, vous avez déjà pu le constater ci-haut, emprunter quelques chemins de traverse avant d’arriver à la conclusion de mon propos. Cerise sur le sundae, la livraison périodique de l’exposé global, découpé en « chapitres », présenté sous forme de « feuilleton » de réflexions étalées dans le temps, et livré sans contrainte de périodicité prédéfinie, ce qui représente un confort non négligeable pour le rédacteur-procrastinateur que je suis..., pourrait donner de l’espace à un ensemble de rétroactions potentielles – vos éventuels commentaires – qui permettraient de le faire évoluer, de le nuancer, de l’enrichir, de le compléter. De ces échanges d’opinions argumentées – j’insiste – pourrait ainsi émerger une synthèse qui ne serait pas le produit de ma seule analyse présentée comme dogmatique et définitive, mais comme l’expression d’une réflexion évolutive, partagée, jamais terminée, comme il convient quand on s’attaque à une question aussi complexe que la tradition orale, sa nature intrinsèque et son devenir dans la mosaïque culturelle contemporaine.

À suivre

* J’emprunte bien sûr ce titre à celui du récit autobiographique de Marie Cardinal (rien à voir avec la tradition par ailleurs, mais œuvre majeure à lire et relire), paru en 1976.

samedi 28 mars 2009

Une nouvelle vitrine pour la chanson de tradition orale sur la toile

En ce beau samedi de fin mars 2009, je me lance... Après m'être impliqué dans la diffusion radiophonique de la musique traditionnelle (dans tous ses états) et avoir coanimé depuis deux ans l'émission Cap ès Trad sur les ondes de CKRL, 89,1, à Québec , et après trois de travail de sensibilisation au répertoire et à son interprétation dans le cadre des activités de l'ACTQ [Atelier de chant traditionnel de Québec] avec un petit groupe de personnes intéressées par le chant, j'ouvre une nouvelle vitrine de discussion et de réflexion consacrée plus spécifiquement à la chanson de tradition orale francophone.
Ce premier message introductif n'est là que pour me permettre de caler les paramètres de la page. D'autres suivront, au contenu un peu plus étoffé, il va sans dire...
Alors, à toutes et tous, bienvenue sur ce "blog" (à l'aide, les linguistes : y a-t-il un mot français équivalent ?) et au plaisir de vous y retrouver très bientôt.